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Numéro 213
Novembre 2007

Sommaire & Résumés
( : permet d'aller au corps de l'article)

Éditorial

Foi et doute, par Laurent Gagnebin

Les médias ont très largement exprimé la stupeur d’hommes et de femmes, croyants ou non, scandalisés par les doutes qui ont assailli pendant toute sa vie Mère Teresa, prix Nobel de la paix. L’annonce de la publication d’une correspondance exprimant ses tourments a fait l’effet d’une bombe. Le plus étonnant ne me semble pas résider dans les doutes de Mère Teresa, mais bien dans la surprise effarée de celles et ceux qui les découvrent. La foi, en effet, n’est pas une assurance tous risques, un confort tranquille...

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Questionner

Frédéric Keller, pasteur à Marseille, est frappé par l’abîme qui sépare le culte dominical de la théologie moderne qui transparaît « en semaine » dans des réunions moins structurées. Il suggère d’autres méthodes de communication pour notre liturgie.

Une liturgie pour aujourd’hui !, par Frédéric Keller

Une liturgie pour aujourd’hui ! Voilà le thème d’une session de formation proposée aux pasteurs au mois de mai dernier. Titre accrocheur pour un enjeu majeur pour nos Églises. De quoi avons-nous parlé ? D’orthodoxie liturgique, de tradition, de retour aux sources, de célébration de la cène dans l’Église primitive. Nous avons aussi appris quelques nouveaux chants en latin et découvert qu’il existait un certain nombre de livres codifiant les gestes, postures et regards à destination des liturges...

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S'interroger

Christian Mazel, qui a été pendant seize ans directeur de la rédaction de notre journal, nous propose une méditation sur le temps et l’importance du présent.

Vivre au présent, par Christian Mazel

Dans le présent de notre monde occidental, la tendance s’affirme pour l’individualisme de l’expression de la foi. Dans le passé on citait comme référence outrancière la célèbre formule de Veillot, écrivain catholique très traditionnel, (avant la guerre de 14-18) « Ce que je crois, allez le demander à Rome » ; l’Église croyait dans ses formules dogmatiques. Le croyant s’y rattachait en toute confiance...

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Ces mots qu'on n'aime pas

Paradis, par Bernard Félix

C’est là qu’on se trouve bien, qu’on se délecte... C’est le paradis. Ce mot, on l’utilise souvent. Mais qu’en est-il au juste si l’on s’en tient à son acception religieuse ? Oui, la musique céleste, les fleurs, les beaux anges, les belles images, la contemplation sans fin de Dieu, l’oubli du monde terrestre aussi, avec ses souffrances et ses laideurs. Mais un tel paradis est statique, rien n’y advient, tout est immobile ou presque, rien ne se passe que l’émerveillement, dont on ne se lasse pas, d’être en face de Dieu pour toujours et de tout savoir enfin...

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Débattre

À propos de la guérison d’un sourd-muet par Jésus

Oraison pour survivre aux cérémonies religieuses, par Jean-Marie Kohler

Oui, il y a des célébrations que j’aime, qui interpellent le cœur et l’esprit, éclairent la foi et affermissent l’espérance, nourrissent la tendresse et portent à vivre selon l’Évangile, qui rapprochent de Dieu – béni soit le ciel. Mais il y en tant d’autres, hélas...
Seigneur, toi qui as eu pitié du sourd-muet et l’as guéri comme Dieu seul sait le faire, aie pitié de moi qui, n’étant pas affligé des mêmes infirmités, souffre si souvent de n’être pas sourd à l’église et de n’être pas muet quand j’en sors...

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BilletPaul-Émile Victor au Pôle Nord. Photo DR.

Le pôle Nord et l’Évangile, par Jean-Marie de Bourqueney

Cet été a vu le début d’une nouvelle guerre. Terrible. Celle pour la « propriété » du pôle Nord ! Plusieurs pays revendiquent l’appartenance de cette « non-terre » à leur territoire. Jusque-là, personne (en tout cas pas moi…) ne se posait la question de savoir dans quel pays étaient les rares explorateurs qui se retrouvaient sur ce bout de glace balayé de vents violents...

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Méditer

Tu es...

Tu es celui qui travaille en nous,
et sans toi que pourrions-nous faire ?...

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Jorma Puranen, Icy Prospects 7. Photographie © 2005Cahier : Comment parler de Dieu ?
par Daniel Frey

Une fois n’est pas coutume : il nous a paru intéressant de publier avec ce cahier un texte philosophique. Daniel Frey est maître de conférences en philosophie de la religion, à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg. Il nous propose ici le contenu de son intervention à l’ « université d’hiver » du protestantisme libéral à Dole en janvier 2007, sur la transcendance.

Qui est Dieu, ou qu’est-ce que Dieu ? Comment parler de Dieu ou de la transcendance ?

Aujourd’hui, dans nos pays occidentaux, le Dieu dont les chrétiens parlent depuis 2000 ans est en crise. La confrontation des images de Dieu, véhiculées par la tradition, avec la raison et avec la connaissance scientifique, en est sans doute responsable.

Le Dieu créateur a été mis à mal lorsque l’avancée des théories scientifiques a permis d’expliquer, sans faire appel à lui, les débuts de l’univers (à l’exception – importante – de l’instant initial…) ainsi que l’évolution. Les créationnistes et autres tenants du « dessein intelligent » mènent un combat d’arrière-garde en prenant au pied de la lettre le texte biblique, pour préserver ce Dieu « barbu », extérieur au monde et le régissant de loin !

Mais des théologiens modernes, conscients de l’inadéquation du discours théologique, l’ont repensé. Ainsi par exemple John Shelby Spong, pour qui Dieu « n’est pas un être supérieur à tous les autres. C’est le fondement de l’Être lui-même. » (E&l n° 182), ou les théologiens du Process qui proposent un Dieu à la fois puissance de créativité et dépendant du reste de l’univers, un Dieu qui change et bouge en fonction des événements : « Cette approche permet de souligner l’unité de Dieu et du monde tout en les maintenant à distance. » (Raphaël Picon, E&l n° 201).

Le témoignage biblique a été heureusement réinterprété avec l’aide des scientifiques (historiens, archéologues, physiciens…) pour arriver à des représentations de Dieu plus conformes à la pensée moderne. En outre, le déterminisme scientifique, la notion de causalité, sont eux aussi remis en question, et la science sait bien qu’elle ne peut répondre qu’à la question « comment » et non à la question « pourquoi ». La description scientifique n’épuise pas la réalité. Le Dieu biblique conserve encore aujourd’hui un caractère transcendant même s’il y a une évolution du sens de ce terme.

Il reste aux théologiens à faire savoir qu’il existe sur Dieu un discours crédible, acceptable par l’homme moderne, intégrant les connaissances scientifiques, tout en sachant que « les propositions auxquelles on aboutit ne sont que des hypothèses qu’on doit réformer ou reformuler » (A. Gounelle, Parler de Dieu, éd. van Dieren). feuille

Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne

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Vivre

Viol spirituel ?, par Jean-Paul Sauzède

Des images de Dieu me paraissent inadmissibles. Par exemple, Dieu maître, pour ne pas dire propriétaire, de nos vies. Le Dieu parfois maladroitement insinué par des cantiques désuets ou un catéchète indélicat : « Dieu sait tout de toi, voit tout de toi, il connaît tes actes et tes pensées ! » Dieu serait alors un grand indiscret et intrusif dans le monde de notre esprit, de notre corps ou de nos rêves. Cette croyance et cette conception de notre relation à Dieu, ne laissent rien secret ou voilé de notre intimité. Rien ne nous appartient plus. Tout Lui appartient!...

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(Re) lire

« Plaisir de lire, joie de relire », disait Jules Renard. Dans une série d’articles, A. Gounelle présente des livres qu’il aime, et qu’on trouve encore en librairie. Ceux qui le connaissent ne s’étonneront pas qu’il commence par Tillich, dont il est un spécialiste et dont il a traduit en français plusieurs ouvrages.

Le courage d’être de Paul Tillich, par André Gounelle

Je me souviens de ma découverte de ce livre. Je l’avais pris dans un train pour occuper de longues heures de voyage (le TGV n’existait pas encore). Je devais changer à Avignon, et ce que je lisais m’a tellement absorbé que j’ai failli (c’est bien la seule fois de ma vie) oublier de descendre pour ma correspondance. Pourtant, il s’agit d’un livre plutôt austère. Il présente ce paradoxe : il contient quelques pages qui sont parmi les plus difficiles que Tillich ait écrites, et aucun de ses ouvrages n’a eu autant de succès et de retentissement. Plus de cinquante ans après sa parution, il n’a rien perdu, en tout cas pour moi, de sa fascination...

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Commenter

Donner sa vie à qui et pour quoi ? Cette traduction ne représente pas le sens du verbe grec employé par l’évangéliste Jean. Mais elle arrange bien ceux qui aiment les sacrifices.

Donner sa vie ? Jean 15,13, par Michel Théron

On cite souvent une parole très émouvante de Jésus dans l’évangile de Jean traduite par : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (15,13). Personnellement, comme je n’aime pas le sacrifice, cette phrase m’a toujours choqué. Mais s’agit-il vraiment dans le texte de donner sa vie ? Le texte porte seulement : exposer sa vie (gr. thè, de tithèmi, poser)...

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Regarder

Transparences

Pertti Kekarainen, TILA (passage I). Photographie c-print/diasec 195 x 125cm ©2006 dr.

 

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Réagir

En « réactivant » la messe en latin, le pape a donné de nouveaux frissons aux protestants. André Gounelle nous dit ce qu’il en pense.

La messe en latin, par André Gounelle

Depuis de nombreuses années, j’entends régulièrement un de mes vieux amis, très catholique et fort sympathique, se plaindre de la disparition, après Vatican 2, de la messe en latin. Elle avait à ses yeux de grands mérites : elle concrétisait sa continuité spirituelle avec ses parents et grands-parents puisqu’il utilisait les mêmes formules liturgiques qu’eux ; il y voyait l’avantage (qu’en fait, il n’a jamais expérimenté) de pouvoir suivre dans n’importe quel pays du monde une messe sans être dépaysé ; et, enfin, le latin lui donnait un sentiment de sacré et de mystère qu’il ne retrouvait pas avec le français...

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RetrouverLouis Langlade (1903-1978)

Michel Jas, président de l’association Évangile et Liberté nous rappelle la personnalité de Louis Langlade, un homme de tempérament radical et ouvert, qui préférait l’union à l’unité.

Louis Langlade (1903-1978), par Michel Jas

Homme d’ouverture, disponible, peu dogmatique, modéré mais très libéral (il a refusé l’unité des Églises réformées de 1938), Louis Langlade (1903-1978) fut 34 ans pasteur à Montagnac petit village à l’est de Béziers. Homme de terrain, mais aussi théologien, il prônait l’union et non pas l’unité. En désaccord avec Évangile et liberté dont la devise était alors « Qu’ils soient un » (Jn 17,22), Langlade participait, dès sa création en 1936, à L’Esprit et la Vie, journal qui, animé ou soutenu par des théologiens nettement minoritaires, souhaitait l’indépendance des paroisses libérales et refusait l’œcuménisme intraprotestant...

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Lire

Livre : Les origines du christianisme

Livre : Les Cathares à Montpellier

Livre : Le polar d’un pasteur

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Résonner

Cécile Souchon, conservateur aux Archives nationales, s’émerveille d’un livre déjà ancien qui présente Abraham, le nomade, l’exilé, l’homme libre, comme un frère pour tous.

Exil, par Cécile Souchon

Il y a 25 ans paraissait un petit bijou, perdu dans la masse de la «collection blanche» plutôt beige et rouge, des éditions Gallimard. Michel Léturmy publiait dans les années 1960-80. Féru de littérature biblique et ancienne, il a beau être l’un des auteurs de la traduction de la Bible dans la collection de la Pléiade, ses livres se vendent aujourd’hui d’occasion à moins de 10 euros, et c’est bien injuste. Dans Abraham a vu mon jour, il a fait de l’Abraham de l’Ancien Testament un frère pour tous, et de nous lecteurs, des bergers mêlés à ses troupeaux. Des coulées de parents, de femmes, d’enfants, de bêtes à laine et à bosses, encerclent un nomade qui bouge sans cesse, dans un pays aux vocables râpeux, pourvu de beauté et d’horizons, dont on sent les cailloux, les parfums, l’herbe...

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Nouvelles

Le Carnet d'Évangile & liberté : Pierre Daniel Stabenbordt

Recueil des interventions des Journées sur "Le Secret"

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Courrier des Lecteurs

Évangile & liberté comprend une page entière consacrée au Courrier des lecteurs. Nous voulons ainsi une page vive, animée, publiant librement vos réactions à tel ou tel article.

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Citation

La foi, c’est 24 heures de doute
moins 1 minute d’espérance.

Georges Bernanos

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