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Numéro 222
Octobre 2008
(ce numéro n'est que partiellement en ligne)

Sommaire & Résumés
( : permet d'aller au corps de l'article)

Éditorial

Transmettre, par Raphaël Picon

Transmettre est aujourd’hui le maître mot des Églises chrétiennes. Énoncer ses convictions, témoigner de sa foi, faire connaître ses valeurs, semble être devenu nécessaire pour un christianisme occidental qui se croit souvent mal aimé et malmené. De même, et plus généralement, l’intérêt contemporain pour le religieux trahit souvent le désir de se voir transmettre un cadre doctrinal, moral ou spirituel, propice à l’enracinement et à la stabilité, là où tant d’éléments de la vie déroutent et déconcertent...

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Questionner

Quels peuvent être les liens existant entre un protestantisme libéral et un christianisme social ? Telle est la question à laquelle Laurent Gagnebin se propose de répondre ici. Mais il convient aussi, selon lui, de s’interroger sur une question plus large et de portée clairement œcuménique : les liens qui doivent attacher l’une à l’autre la spiritualité, en général, et une exigence d’ordre social, en particulier.

Protestantisme libéral et christianisme social, par Laurent Gagnebin

C’est au pasteur Wilfred Monod (1867-1943), père de Théodore, que l’on doit principalement d’avoir, comme pionnier du christianisme social, consacré d’innombrables textes, dont un nombre important de prédications, à une réflexion soulignant l’indispensable solidarité entre un christianisme spirituel (culte, piété, prières…) et un christianisme social (combat contre les injustices, surtout). Il y a là, pour lui, une volonté de tenir les deux bouts de la chaîne et d’être fidèle à ce qu’il aimait appeler l’Évangile intégral. Le jeune pasteur (il a moins de trente ans) déclare ainsi dans un sermon donné à Condé-sur-Noireau : « Qu’on ne vienne pas diviser en deux minces filets le torrent de mon activité ; qu’on ne vienne pas me dire : Fais deux parts de ton existence, l’une pour les choses visibles, l’autre pour les choses qu’on ne voit point […]. Ne me dites pas qu’il faut choisir entre le service de Dieu et le service des hommes, entre le couvent et le commerce, et montrez-moi que je peux servir, à la fois, et mon Père céleste et mes frères. » C’est la Bible qui, avec le message bouleversant des prophètes, celui du Magnificat, des Béatitudes, de la prédication du Royaume de Dieu, nous conduit à unir ainsi ces deux dimensions inséparables dans notre existence croyante...
(l'article complet sera en ligne en mars 2009)

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Manifestation pour le droit de vote des femmes aux États-Unis, 1920. Photo D.R. Réagir

Les électeurs américains vont déterminer dans quelques semaines le prochain président des États-Unis. Liliane Crété fait le parallèle entre la situation actuelle, où un Noir, Barack Obama, a été choisi comme candidat démocrate plutôt qu’une femme, Hillary Clinton, et les élections de la fin du XIXe siècle où le droit de vote fut accordé aux Noirs plutôt qu’aux femmes.

Un air de « Déjà vu », par Liliane Crété

Les jeux sont faits : Barack Obama a été choisi comme candidat démocrate aux élections présidentielles de 2008. Choix populaire ? Peut-être. Mais avec un sérieux coup de pouce du parti. Une presse très favorable à Obama, beaucoup plus d’argent, et donc de publicité, moins de gaffes sans doute qu’Hillary, et un charisme que n’a pas sa rivale. L’Amérique indubitablement voulait du changement. Ou bien une partie des démocrates préférait un Noir à une femme. Et tant pis si le discours d’Obama reflète le flou de l’inconnu. C‘est un séducteur. Il a séduit les jeunes, les Noirs, le show biz, les intellectuels et finalement une grande partie de la classe politique démocrate qui pourtant soutenait fermement Hillary Clinton au début de la campagne. L’Amérique aime l’audace et la nouveauté. Car dans ce choix qui était offert il y avait ce pari audacieux du parti démocrate : un Noir, une femme. Partie en première ligne, Hillary a eu progressivement contre elle la majorité des caciques du parti qui ont exercé une pression énorme pour lui faire abandonner la course au profit d’Obama le Noir. Et c’est alors que j’ai eu une impression de « déjà vu »...

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Ces mots qu’on n’aime pas

Miracle, par Henri Persoz

Les miracles n’ont pas bonne presse, qu’ils soient bibliques ou autres. Ils procèdent de l’idée que Dieu en aurait besoin pour affirmer son existence. Et aussi que Jésus et les saints voudraient, par ce moyen, montrer leur proximité avec Dieu. Ceux qui « croient aux miracles » sont séduits par une présence du surnaturel, par une sorte de magie qui a peu de rapport avec l’enseignement chrétien. D’ailleurs toutes les religions s’abîment plus ou moins dans ce phénomène du miracle...
(l'article complet sera en ligne en mars 2009)

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Illustration éthiopienne de la Multiplication des pains Série « manger »

Dans une nouvelle série « Manger », nous évoquons quelques exemples reliant théologie et nourriture. Henri Persoz ouvre cette série avec ce fameux épisode de la multiplication des pains.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger » Marc 6,37, par Henri Persoz

Manger. Manger. Voilà une préoccupation qui ne quitte pas les êtres vivants. Il faut manger pour vivre, mais aussi manger ensemble pour se rencontrer, cultiver les amitiés, apprécier les douces saveurs de la terre. Pas étonnant que la Bible baigne dans les questions de nourriture. Elle se déploie depuis cette faute initiale, dans le jardin d’Éden, où Adam et Ève ont mangé ce qu’il ne fallait pas, jusqu’à cette excellente grillade de poissons, à la fin de l’évangile de Jean, partagée entre le Jésus ressuscité et ses disciples...
(l'article complet sera en ligne en mars 2009)

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Billet

Consommation et indigestion, par Nicole Vray

Petit gros ou grand mince ? Non, il ne s’agit pas de débattre de boulimie ou d’anorexie, mais de livres, quoique ces deux caractéristiques pourraient aussi s’appliquer au goût du livre. Goût bien étrange en vérité, en France, à la rentrée dite « littéraire ». Car il existe dans notre beau pays, de belle littérature et de belles lettres, ce passage obligé où parler livres est obligatoire à la rentrée automnale, comme si cette période de sorties et publications de livres était unique dans l’année. Ah bon ! Dans ce cas, il nous faut plonger, nager et nous noyer dans ces vagues déferlantes, ce tsunami de livres dont de bien nombreux iront directement dans les déchetteries, ou au mieux seront renvoyés par les libraires, qui ne les auront parfois même pas présentés, comme « invendus »... lire la suite

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Méditer

Servir, par Alexandre Vinet

Je m’en vais !
J’abandonne les compromis politiques et éthiques qui corrompent le message de mon Jésus.
J’abandonne la théologie masculine autoritaire qui m’étouffe... lire la suite

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Jesus Christ Superstar. Photo D.R.Cahier : Le protestantisme et le cinéma,
par Bernard Reymond

Nous désirons que le cinéma nous ouvre une porte sur le monde de l’inexplicable. » déclarait le cinéaste danois Carl Dreyer. C’est aussi un des objectifs de la Bible !

Par la force émotionnelle des images, le cinéma a, depuis un siècle, exercé son emprise sur la vie individuelle et sociale de nos contemporains ; les films alimentent la réflexion de tous, quel que soit l’âge, le milieu social, culturel, et les protestants ne peuvent s’en désintéresser. Le cinéma est un reflet de la société.

Évangile et liberté a déjà publié, entre autres, en juin 2006 un cahier sur le cinéma et les mythes, un autre en mars 2001 sur le couple Jésus/cinéma, et Pierre Nambot écrit régulièrement des critiques de films sur notre site Internet et dans nos colonnes : autant de preuves de l’intérêt que nous portons au septième art. Bien d’autres protestants s’intéressent au sujet, comme l’association Pro-Fil (www.pro-fil-online.fr).

De nombreux films sont devenus des outils de catéchèse dans les paroisses protestantes, comme, par exemple, Jesus Christ superstar de Norman Jewison, ou Jésus de Serge Moati.

Le protestantisme, toujours prêt à se réformer, doit intégrer aujourd’hui l’importance du cinéma. L’être humain n’est pas seulement intellectuel, il est aussi affectif. Tant d’informations et d’émotions passent par l’image animée, au cinéma, à la télévision, et maintenant sur Internet et sur les téléphones portables, exerçant une fascination troublante !

Cependant, malgré la tendance naturelle qui incline à penser que le cinéma reproduit la réalité, il est un art, capable de faire rêver mais aussi d’abuser.

Le cinéma fait partie des arts supportés par le temps (dont la durée est déterminée par le créateur), comme la danse ou la musique, par opposition aux arts « immobiles » (peinture, sculpture…), pour lesquels c’est l’observateur qui choisit son temps d’interaction avec l’œuvre. Cette particularité, associée aux possibilités techniques, lui donne la capacité de tromper les spectateurs lorsque l’écoulement du temps est déformé, voire inversé.

Dans le cahier de ce mois, Bernard Reymond met en garde contre une lecture trop « primaire » des images que nous propose le cinéma, et souligne la nécessité d’un regard critique. Il introduit un intéressant parallèle entre le cinéma et les textes bibliques qui ne reproduisent pas la réalité mais la recomposent. Et s’il trouve une parenté entre protestantisme et cinéma, celle-ci est sujette à caution.

Bernard Reymond est professeur honoraire de théologie pratique à l’Université de Lausanne. Spécialiste des relations entre culture et foi chrétienne, il a publié de nombreux ouvrages sur les relations que le protestantisme (ou la théologie) entretient avec l’architecture, les images, la musique et le théâtre.

Marie-Noële et Jean-Luc Duchêne

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Vivre

Un instant de beauté, par Bernard Félix

L’éternité, c’est la joie de l’instant (Étiemble) ...lire la suite

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Repenser

Nos contemporains semblent se détourner du matérialisme de la société de consommation comme aussi des institutions religieuses et de leurs dogmes, pour se tourner vers la mystique et des élans émotionnels très individuels.

Les « traces du sacré » dans notre monde, par Gilles Castelnau

Le Centre Pompidou vient de présenter une importante exposition des « traces du sacré » dans l’art contemporain, toutes les marques laissées par le mystère de l’invisible dans notre monde.

Alors que la pratique religieuse s’effondre, jamais on n’a autant pensé la spiritualité. Il faudrait remonter au temps de la Réforme pour trouver un tel intérêt. Il est typique que cette exposition qui, naguère encore, se serait tenue dans une église, ait présenté dans un musée national la spiritualité telle qu’elle se vit à l’extérieur des religions instituées...
(l'article complet sera en ligne en mars 2009)

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Hoggar  Le Hoggar au coucher du soleil  depuis le plateau de l’Assekrem Photographie de W. RobrechtVisiter

Le désert est un lieu attirant que peu de gens connaissent réellement. Jean Boissonnas, géologue au brgm, l’a souvent parcouru. Il nous parle de son expérience personnelle dans ce milieu qui l’a profondément marqué.

À propos du désert, lieu de ressourcement, par Jean Boissonnas

On nous présente depuis toujours le désert comme un lieu de ressourcement, un espace de rupture et de refondation, une voie d’accès vers un destin clairement choisi et assumé. Tel est en effet le sens profond de l’Exode et du récit de la tentation de Jésus. Depuis, avec plus ou moins de bonheur, des mystiques, des poètes, des aventuriers et des géographes, sans oublier des touristes occasionnels, ont tenté dans leurs écrits de faire partager leur expérience intime du désert. Gardons-nous alors des idées reçues ! Théodore Monod n’écrivait-il pas dans son livre Méharées : « À quoi pense-t-il, le pèlerin solitaire, exposé au plus violent du soleil, au sommet de son méhari, cloué entre ciel et terre, comme en haut d’un pilori ? Il médite, sans doute, il réfléchit sur la conduite de la vie, sur ses fautes passées ; il prie peut-être ?... Erreur, il ne songe – et ne peut songer – qu’à des citronnades frappées, à des boissons fraîches et gazeuses, aux petits glaçons qui fondent doucement... »...
(l'article complet sera en ligne en mars 2009)

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Débattre

Un de nos fidèles lecteurs nous a envoyé ce texte dans lequel il explicite le malaise qu’il ressent lorsqu’il entend la doxologie, à la fin du « Notre Père ».

À toi le règne…, par Jean Beauté

Il n’est pas rare que les paroles liturgiques nous interpellent. Je ne peux entendre À toi le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles sans un sentiment de malaise. Les mots humains, trop humains, sont souvent inadéquats pour parler de Dieu. J’ai du mal à l’imaginer comme une sorte de super puissance qui viendrait dominer nos puissances humaines. D’ailleurs dire Je crois en Dieu le Père tout puissant me gêne aussi. Qu’est-ce que la puissance de Dieu ? On invoque généralement la puissance créatrice, sans s’interroger sur ce que peut être la création. Dieu n’est pas un fabricant. Créer n’est pas fabriquer. D’ailleurs parler de création au passé me semble aussi un contresens...
(l'article complet sera en ligne en mars 2009)

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Commenter

Mais où est donc le royaume, tant recherché par les chrétiens ? L’auteur nous montre qu’une fois de plus, les traductions sont parfois tendancieuses.

Le Royaume intérieur - Luc 17,21, par Michel Théron

Il y a un passage de l’évangile de Luc que je trouve la plupart du temps mal traduit, au point que je m’y reporte toujours pour me faire une idée de la valeur de l’édition que je consulte. C’est le verset 21 du chapitre 17. Le texte porte : « Le royaume est à l’intérieur de vous. » L’original grec entos humôn, et son exacte traduction latine dans la Vulgate intra vos, n’ont jamais signifié autre chose qu’« à l’intérieur de vous » ou « en vous ». Or on trouve : « au milieu de vous » (Segond, Ostervald, Darby, Bible de Jérusalem, Bible en français courant), « parmi vous » (Semeur, TOB). Manifestement ces versions ne veulent pas d’un royaume seulement intérieur, et lui préfèrent un royaume vécu en communauté. La TOB d’ailleurs ajoute en note : « On traduit parfois : en vous, mais cette traduction a l’inconvénient de faire du Règne de Dieu une réalité seulement intérieure et privée. » Autrement dit, on préfère l’idéologie à la philologie, et quand le texte gêne, on le change !...
(l'article complet sera en ligne en janvier 2009)

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Lire

Livre : À la découverte de Schleiermacher

Livre : Le protestantisme menacé

Livre : Les Aveux

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Retrouver

Dans un coin perdu d’Ariège, au pied des Pyrénées, au lendemain de la Révolution française, à l’époque où le protestantisme ressortait à peine de la clandestinité et des persécutions, a surgi un personnage étonnant, une personnalité d’une richesse humaine et spirituelle impressionnante, le pasteur Napoléon Peyrat.

Napoléon Peyrat, historien, poète, pasteur, occitaniste…,, par Roger Parmentier

On l’a prénommé Napoléon, car la famille protestante, farouchement républicaine et révolutionnaire, s’imaginait encore que Napoléon était républicain et qu’il allait exporter la Révolution française dans toute l’Europe. Son village natal, les Bordes-sur-Arize, n’est qu’à 8 km du Carla-Bayle où est né Bayle, précurseur du courant des Lumières. C’est dire si ce terrain était fertile. Peyrat s’est d’abord passionné à faire revivre le protestantisme clandestin d’avant la Révolution française, quand fidèles et pasteurs risquaient d’être envoyés au bagne, aux galères ou à la peine capitale. Tous espéraient le temps de la liberté de conscience et la liberté de culte. Une époque poignante...
(l'article complet sera en ligne en mars 2009)

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Nouvelles

La foi, fille de la joie :
UniLib, unis en libéralisme

Le Carnet d'Évangile et liberté :
Mort du pasteur Jacky Argaud

À la découverte de Schleiermacher :
Nouveau livre de Bernard Reymond

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Courrier des Lecteurs

Évangile & liberté comprend une page entière consacrée au Courrier des lecteurs. Nous voulons ainsi une page vive, animée, publiant librement vos réactions à tel ou tel article.

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Citation

Au fond, il n’y a jamais eu
qu’un seul chrétien,
et il est mort sur la croix

Friedrich Nietzsche, L’Antéchrist (1895)

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