Les jeux de hasard
et dargent sont interdits en France depuis le XIXe siècle.
Sont exclus de cette interdiction les casinos, les courses de chevaux
et la Française des jeux. Faut-il se demander pourquoi ?
Vendre cent billets de loterie à 1 €, donner
un seul prix de 50 € et empocher la différence est à
la portée du premier imbécile venu. Pourtant, si lon
en croit la sagesse populaire qui proclame que « dans tout pari,
il y a un imbécile et un voleur », les imbéciles
seraient plutôt ceux qui achètent les billets
Quoi
quil en soit, lÉtat se réserve le rôle
du vendeur. Pour les autres, cest interdit. Au même titre
que le vol ou lescroquerie !
Claudia Schiffer et George Clooney sont payés une
fortune (5 millions de dollars pour Clooney, daprès certaines
indiscrétions) pour dire dans des spots publicitaires de quelques
secondes : « Parce que vous le valez bien ! » ou «
What else ? »
Les entreprises commerciales ne font évidemment
pas des cadeaux désintéressés aux vedettes «
people », et cest bien nous qui payons ces fortunes : elles
sont incluses dans le prix du shampooing ou du café que nous
achetons. Comme nous sommes très nombreux à acheter ces
produits, chacun paie très peu. Cest exactement le principe
de la loterie, à deux détails près :
Le hasard nintervient pas ici, conformément
à la loi. En achetant mon paquet de café, jai la
certitude de navoir aucune chance de gagner le magot.
Les « joueurs » ne sont pas consultés
: on leur impose un prélèvement obligatoire pour rémunérer
des vedettes dont ils se passeraient peut-être.
Cest sur le même principe, mais avec laccord
des victimes cette fois, que sont construites les fortunes des joueurs
de foot, ou des pilotes de formule 1.
Ce principe de la loterie (beaucoup paient un peu pour
que peu gagnent beaucoup) est exactement le principe inverse du partage
: répartir entre beaucoup de pauvres les excédents des
quelques plus riches.
Jean-Luc
Duchêne