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Numéro 198
Avril 2006
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Précurseur anglais de la Réforme, sa réflexion théologique novatrice a inspiré Jan Hus. Ses attaques contre la papauté lui ont valu la condamnation de Rome et il mourut dans l’isolement.

John Wyclif, un pré-Réformateur
(vers 1320 – 1384)

Au XIVe siècle, en Angleterre, existe un premier courant de révoltes contre les abus de l’Église, courant déjà apparu au XIIe siècle et resté latent tout au long du XIIIe siècle.

Wyclif avec des pierres à feu, Hus avec un cierge et Luther avec un flambeau font jaillir la lumière dans les ténèbres. Enluminure d’un manuscrit tchèque de 1572

Wyclif avec des pierres à feu, Hus avec un cierge et Luther avec un flambeau font jaillir la lumière dans les ténèbres. Enluminure d’un manuscrit tchèque de 1572

Dans la seconde moitié du XIVe siècle, un homme engagé dans son Église, docteur en théologie, professeur à Oxford et alors très écouté, reprend la lutte précédente : John Wyclif.

Né vers 1320, probablement dans le Yorkshire, il est peu connu jusqu’en 1372, date à laquelle il devient docteur en théologie. Tout en étant respecté comme homme d’Église et théologien, disciple de saint Augustin, Wyclif se fait bientôt connaître dans les domaines politique et social.

Wyclif en effet a été marqué par le décalage existant entre les problèmes de la pauvreté et le fonctionnement de l’Église ; il reste attentif aux revendications des « antipapistes » qui affichent leur hostilité à Rome, et recherche une organisation ecclésiale sans pouvoir temporel ni matériel. Ce que Wyclif affirme en outre est que le seul pouvoir que doit reconnaître l’homme est son appartenance à Dieu, et que sa seule obéissance n’est due aussi qu’à Dieu, à travers la Bible : Wyclif n’aura de cesse de développer ces idées, de les affirmer et de les voir partagées.

Il est envoyé en 1374 à Bruges, pour rencontrer des représentants du pape Grégoire XI, rencontre qui marque le début d’une alliance entre Wyclif et le parti anticlérical de Jean de Gand, duc de Lancaster, qui s’opposait au roi Edouard III et à l’Église. En 1376, Jean de Gand est vaincu par le Prince Noir, fils d’Edouard III, mais la mort du Prince Noir en 1377 redonne du pouvoir à Wyclif et à ses amis : il s’ensuit un nouveau conflit avec l’Église tandis que Wyclif est toujours soutenu par Oxford.

Dès lors, les tendances « hérétiques » de Wyclif se développent. Il ne s’agit plus seulement de critiques d’abus ou de pouvoirs de l’Église, mais de sa doctrine et de ses dogmes. La tension monte encore quand Wyclif, dès 1380, commence à mettre en question la « transsubstantiation », cette idée qui sera plus tard si contestée d’une transformation matérielle du pain et du vin en corps et en sang de Jésus.

Ainsi Wyclif affirmait-il la seule obéissance à Dieu, la seule autorité de la Bible et enfin le retour à l’Évangile seul, précurseur et annonciateur de la future Réforme. feuille

Nicole Vray

« N’ayant pu l’abattre de son vivant, l’Église s’y essaie après sa mort. Quarante-cinq prétendues thèses de Wyclif sont déclarées “hérétiques et téméraires” par le concile de Rome (1412) et par celui de Constance (1415) et, à titre posthume, Wyclif fait partie de la même charrette que Jan Hus et Jérôme de Prague ; en conséquence, on exhume* ses ossements et on les brûle avec plusieurs de ses œuvres ; les cendres sont jetées dans la Swift. »

Georges Casalis, Article « Wyclif », La Grande Encyclopédie Larousse, 1976.

* Cette exhumation eut lieu en…1428 (NdlR)

 

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