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Numéro 183 - Novembre 2004
( sommaire )

En Bref

Dans le monde et dans les Églises

Liban, Malaisie
Censures diverses…

A priori, ces deux pays n’ont guère de choses en commun. Sinon, la censure d’un autre temps qui y sévit encore. Au Liban, c’est « Da Vinci Code », le fameux thriller controversé de Dan Brown qui a été interdit. Les pressions du Centre catholique d’information libanais qui se plaignait que le roman « blesse la foi des chrétiens » ont été très efficaces. Et le Liban, première nation a interdire le livre, se révèle bien peu respectueux de la liberté de pensée de ses citoyens !

En Malaisie, c’est le film « La Passion du Christ », de Mel Gibson qui est interdit par le Bureau de censure cinématographique à tous ceux qui ne sont pas chrétiens... Le film pourra être projeté dans les églises et dans les salles publiques à la condition que les spectateurs soient uniquement des chrétiens (le contrôle est facilité par la mention de la religion sur la carte d’identité). L’interdiction aux musulmans est motivée par le fait que la Fédération de Malaisie, dont la religion officielle est l’islam*, interdit la reproduction par l’image d’un prophète cité dans le Coran – ce qui est le cas de Jésus. Mais dans un pays où l’on se targue d’une politique gouvernementale de tolérance interreligieuse, des intellectuels, journalistes, politiques, dénoncent cette restriction qui « semblerait impliquer que les musulmans de Malaisie sont fragiles dans leur foi et faciles à séduire par d’autres croyances religi-euses » alors que le Premier ministre malais plaide par ailleurs pour « un effort concerté pour initier un dialogue interreligieux ». On peut être contre la censure, qui n’est jamais le signe d’une bonne santé des libertés civiles. On peut aussi se demander si le film de Mel Gibson est un bon cheval pour initier un dialogue interreligieux intelligent !

* Population malaise : 50 % musulmans, 24 % confucéens, 6 % bouddhistes, 8 % hindous, 7 % chrétiens, 2 % sikhs.

Football
Priez Saint Foot pour la victoire…

Elwin Cockett, un prêtre anglican fan de football, avait, pour l’Euro 2004, rédigé une prière « inclusive » où les spectateurs dans le stade, les téléspectateurs, les joueurs, les officiels, les organisateurs étaient remis à la garde de Dieu. « Nous te prions surtout pour notre équipe nationale [Angleterre]. Nous te remercions pour le talent et le brio que tu as donné aux joueurs. Pour la joie et le plaisir qu’ils offrent. Donne-leur les ailes de l’aigle et le courage du lion. Que leurs blessures soient guéries et leurs esprits concentrés. Afin qu’en donnant le meilleur d’eux-mêmes ils te rendent témoignage. A toi leur Créateur.» Cette prière serait-elle jugée acceptable par le ministre norvégien de la Culture et des Affaires religieuses ? Il vient de monter au créneau contre ces pasteurs qui prient, en chaire, pour que leur équipe favorite soit victorieuse. « Prier pour le foot est banal et désinvolte », a déclaré le ministre dont l’intervention s’explique par le fait que l’Eglise luthérienne de Norvège est Eglise d’Etat. Ce n’est pas l’avis d’un évêque luthérien norvégien pour qui « prier pour gagner ne doit sûrement pas paraître étrange à Dieu ». 1 but partout ?

Enfin au Bangladesh, pays musulman, le football au féminin a été déclaré « invention du diable » par des religieux conservateurs. Ils ont manifesté le 8 octobre contre l’organisation du premier championnat de football réservé aux femmes avec des pancartes proclamant « Stop aux activités contraires à l’islam, préservons le caractère sacré de la femme ! » La Fédération bangladaise de football a fait savoir qu’elle ne se laisserait pas intimider par les barbus et le premier match féminin s’est déroulé dans la capitale.

Europe
Imams, Voile, Burqua…

L’imam de Vénissieux Abd el Kader Bouziane a finalement été expulsé une nouvelle fois vers l’Algérie, le Conseil d’État annulant la suspension de l’arrêté d’expulsion. On a dit que les R.G. l’accusaient de prêcher le djihad dans sa mosquée. On dénonçait son interview dans Lyon-Magazine où il prônait les châtiments corporels sur les femmes, châtiments en accord, disait-il avec le Coran. On l’accusait surtout, dans sa communauté, de vouloir vivre comme au temps du Prophète un islam radical et déphasé et de mettre en danger les jeunes comme l’explique Tahar Haji, président de l’Assoc. des familles franco-maghrébines de Vénissieux : « Il faut nettoyer nos quartiers de ces imposteurs qui politisent l’islam. » Au même moment paraissait dans The Times un article citant des leaders musulmans britanniques se plaignant d’imams responsables d’écoles de mosquée où les enfants subissaient des châtiments corporels, interdits en Grande-Bretagne ou pire, des abus sexuels, couverts par le silence ou les menaces des dirigeants. Les leaders musulmans dénon-çaient ces imams étrangers – dans la majorité des 1200 mosquées de Grande-Bretagne – « qui se croient au-dessus des lois, considèrent leur mosquée comme une ambassade où ils ont l’immunité diplomatique et dirigent leurs écoles comme si elles étaient situées en Inde, au Pakistan, encouragés par le traditionalisme des anciens. » Nombre de musulmans nés en Grande-Bretagne, spécialement les femmes, veulent être représentés par des imams élevés en Grande-Bretagne et de culture britannique.

Enfin on parle plus de voile mais de burqua ces jours-ci. En Italie, Drezzo (Prov.Como), une municipalité dont le maire est un élu de la Ligue du Nord est partie en guerre contre une habitante, récente convertie à l’islam qui après un voyage à La Mecque a décidé de porter la burqua. Depuis les amendes pleuvent, la dame refusant de l’enlever dans les lieux publics. Pour ce faire on a ressorti un décret royal de 1931, adopté sous le régime fasciste, qui interdit de se promener masqué dans les lieux publics. Décret réactualisé au moment des années de plomb et visant les terroristes des Brigades rouges. Aujourd’hui les raisons de sécurité sont invoquées pour le maintien de l’interdiction. A cela, la dame répond que la loi précise que le visage peut être couvert pour des motifs justifiés et que sa foi religieuse en est un. Le préfet de Côme a annulé l’arrêté municipal de Drezzo mais d’autres municipalités tenues par la Ligue du Nord annoncent à leur tour l’interdiction de la burqua. En attendant celle du voile islamique, un député du parti « Forza Italia » de Berlusconi ayant déposé un projet de loi en ce sens. Un journal italien a même traité la burqua de « cheval de Troie des croyants musulmans, leur stratagème pour introduire leur civilisation chez nous ». En France, la municipalité de Montreuil (93) a interdit une manifestation «Le prêt à porter des femmes musulmanes » où un défilé de mode visait à démontrer la banalité du voile mais aussi du hidjab ou de la burqua. De plus le défilé était interdit aux hommes... ! feuille

Claudine Castelnau

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