![]() |
![]() |
|||||||||||||||||||||||
![]() |
![]() |
![]() |
|||||||||||||||||||||
|
Dávid Ferenc prononçant l'Édit de Torda, dans une peinture du XIXe. Une reproduction de qualité de cette peinture au format 40cmx51cm accompagnée d'un bref essai sur l'Édit de Torda, augmenté d'une brève notice biographique des principaux participants, représentés sur le tableau peut -être obtenue pour le prix de 25 Euros par commande adressée à la paroisse unitarienne de Bedford: Torda Painting , First Parish in Bedford, 75 The Great Road, Bedford, Massachusetts 01730 |
Biandrata, un médecin italien qui espère créer en Pologne et en Transylvanie un grand centre unitarien, expose à Dávid ses doutes sur la Trinité, et le convainc quelle na rien de biblique. Dávid, suivi par la population de Cluj, la majorité de lélite intellectuelle et de la noblesse hongroise, et par le roi lui-même, devient unitarien. À ceux qui laccusent de se rallier au judaïsme ou à lIslam, il réplique :
« Dieu mest témoin que ce que jai appris et enseigné ne vient ni du Coran, ni du Talmud ni de Servet, mais de la Parole du Dieu vivant. Mon enseignement se fonde uniquement sur ce que contient la Bible. »
En 1568, Dávid peut imposer dans tout le pays ses convictions, faire chasser, emprisonner ou exécuter ses adversaires qui ont essayé de léliminer. Pourtant il écrit au roi :
« Je supplie votre Majesté de ne pas blâmer ni sanctionner mes accusateurs. Ils doivent être laissés libres décrire, denseigner, de sen prendre à moi. Ils doivent avoir la possibilité de mattaquer comme ils le désirent. Ce sera Dieu qui défendra lui-même sa propre cause. »
En 1568, quatre ans avant la Saint Barthélemy, Dávid fait adopter par la Diète de Transylvanie, réunie à Torda en présence du roi, lédit suivant :
« Nous décrétons que tout prédicateur est libre de prêcher et dexpliquer lÉvangile tel quil le comprend.[ ] Aucun prédicateur ne doit être inquiété et sanctionné par les autorités civiles ou ecclésiastiques à cause de son enseignement. Personne ne doit être privé de travail ni emprisonné, ni puni de quelque manière que ce soit à cause de ses opinions religieuses. Car la foi est un don de Dieu, et elle vient de lécoute de la Parole de Dieu. »
Partout en Europe, protestants et catholiques emprisonnent, torturent, tuent des gens à cause de leur foi. La majorité des européens dalors considèrent la Transylvanie comme une contrée barbare, inculte, mal civilisée. Ceux qui, à la même époque, défendent la bonne doctrine par le fer, le feu et le sang jugent que ce roi Jean Sigismond et ce pasteur Ferenc Dávid sont de mauvais chrétiens, qui blasphèment Dieu et souillent lÉvangile. Étrange aveuglement de consciences par ailleurs sincères.
En 1571, à la mort du roi Jean Sigismond, les grandes puissances, Allemagne et Turquie, écartent le successeur quil avait désigné. Les unitariens perdent leurs soutiens politiques. Un acte daccusation est dressé contre Dávid. En avril 1579, le procès souvre. Ses accusateurs, des calvinistes, demandent sa mort. Le nouveau pouvoir le condamne à lemprisonnement à perpétuité. On lenferme dans le château à Déva. Personne na le droit de le visiter, et on ne sait rien sur ses derniers mois. Il meurt en novembre 1579.
Ferenc Dávid a des carences et des défauts.
Il manque de prudence aussi bien théologique que politique. Il
ne sest pas beaucoup soucié dorganiser lÉglise.
On peut trouver légères ses opinions doctrinales. Ses
écrits présentent des faiblesses et des médiocrités,
et ne soutiennent pas intellectuellement la comparaison avec ceux de
Luther, Zwingli, Calvin ou Castellion. Des ombres existent. Elles nempêchent
pas dêtre sensible à son authenticité spirituelle,
à sa volonté de réflexion personnelle et surtout
à son refus dimposer par la force ses convictions.
Bienvenue |
|
|
Numéro 176 |
|