Jamais de la vie !
Par contre, je crois que lêtre humain, dès ses
origines, apparaît comme un être divisé au plus
profond de lui-même. Il est donc fragile et susceptible de dérapages
divers, dont les effets peuvent nuire aussi bien à son propre
bien-être quà celui des autres.
A cette particularité la bible ne donne aucune explication.
Elle prend acte de la situation, sans plus. En gen. 2, elle nous décrit
lAdam entre deux arbres, en situation de tentation.Mais
elle nous assure de mille façons, que par amour Dieu nous accepte
tels que nous sommes, bien que ce caractère complique singulièrement
ses rapports avec nous et contrarie son projet pour nous. Par ailleurs,
il néchappe pas à Dieu quune telle situation
a son côté positif. Elle fait de lêtre humain
un être libre et responsable, qui, généralement,
apprécie cet état. Ainsi, Dieu a-t-il un vis-à-vis
authentique en même temps quun partenaire, certes inconstant
et imprévisible, mais un partenaire quand même.
Pourquoi inventerions-nous un diviseur, extérieur à
lêtre humain, alors que cest dans sa nature même
dosciller entre bien et mal. Quel besoin dun anti-Dieu
? Tout au plus cette création peut nous servir dexcuse
et nous permettre de fuir nos responsabilités.
Je sais, dans le texte biblique il est parlé de serpent,
mais ce nest quune image du désir rampant, qui
est en nous, de nous affranchir de toute dépendance à
légard de Dieu. Il est vrai que la bible parle de satan
ou de diable et Jésus, lui-même, fait usage de ces termes.
Mais il nest pas interdit de poser ici plusieurs questions
:
- À quel langage religieux de la nuit des temps nous renvoient-ils
?
- Quant à Jésus, il a parlé le langage de
son temps. Pourquoi ne laurait-il pas fait ?
- Si nous avions dans ces mots le nom ou les noms de notre désir
existentiel dindépendance, sans intention toutefois
de personnalisation. Pourquoi pas?
Yves
Bernard